1997 Voyage au Québec

L'utopie réalisée
Le rêve utopique d’emmener un jour les Trompes St-Hubert de Delémont au Canada avait germé dans la tête de Pierre Fleury, président du groupe et amateur de grande chasse, et de Maurice Schlüchter, vice-président et bassiste.
A la fin avril 1997, ce rêve est devenu réalité sous la forme d’une dizaine de jours de vacances et de découvertes au pays de l’orignal, sur les bords du fleuve St-Laurent.


Après que notre MD11 ait atterri sur le tarmac de Montréal, nous avons rencontré notre guide et ami, Bernard Ochs, sonneur suisse installé au Québec depuis 19 ans.

Notre première prestation eut lieu dans la ville de Rimouski (à quelque 400 km à l’est de Québec), lors de l’ouverture d’un salon expo Chasse-Pêche-Nature. A cette occasion, nous avons enfin fait la connaissance du Rallye Kébec, seul équipage de vénerie française et société composée d’une dizaine de sonneurs pratiquant notre art sur le continent américain. Dans la cathédrale de cette ville portuaire de 20'000 habitants, nous avons sonné, en compagnie de nos nouveaux amis, une messe de St-Hubert devant une assemblée aussi conquise qu’étonnée de notre instrument venu d’un autre temps. Ce fut pour nous aussi l’occasion d’avoir une pensée émue pour notre cher ami sonneur Gus Andreutti, retenu en Suisse par la maladie.

Sonner de la Trompe de Chasse au pays de la «Country music» relève pour le Rallye Kébec d’un mérite digne des premiers colons français qui, un jour, posèrent le pied en Gaspésie (partie occidentale du Québec). Ce groupe amical créé sous la houlette de Pierre Poisson, actuel maître du Rallye Kébec, équipage chassant à courre le coyote et le loup, compte actuellement une dizaine de musiciens.
L’esprit de ces sonneurs de l’impossible - la majorité d’entre eux n’ont jamais participé à un stage de formation ou n’ont jamais eu de contact avec de grands moniteurs - demeure cependant celui qui nous anime tous, nous autres sonneurs, à savoir l’amour d’un instrument difficile et d’un art de vivre qui nous est propre.

Le groupe a ensuite traversé le St-Laurent pour se rendre à Tracy-Sorel, où nous avons sonné un concert de grandes fantaisies, ainsi qu’une simulation de laisser-courre avec ses fanfares d’animaux et de circonstances. Il y eut aussi l’incontournable visite d’une cabane à sucre - lieu où l’on produit le fameux sirop d’érable - avec un repas gargantuesque typiquement canadien. De quoi faire saliver un grizzly.
Quel plaisir de se produire en ces lieux où notre instrument, quasiment inconnu, a suscité, pour des auditeurs attentifs, enchantement et intérêt.
Pierre Poisson nous convia ensuite dans son ranch pour un mémorable méchoui. Nous y avons rencontré Monsieur Mehr, consul de Suisse à Montréal, heureux de nous servir un verre de Fendant valaisan en guise d’apéritif. La soirée se prolongea longtemps de fanfares en fanfares. Les sonneurs des Trompes St-Hubert n’oublieront pas de sitôt cette superbe soirée passée en compagnie de ce véritable veneur qu’est Pierre Poisson.
Avant de quitter le pays, nous avons encore eu l’occasion de donner un concert en l’église de Mont St-Hilaire, bourgade située à 30 km de Montréal.

Montréal que nous avons rejoint le samedi pour y faire quelques emplettes, ainsi que l’incontournable visite des sites olympiques.